"Tout fascisme est précédé d’une phase plus ou moins longue de fascisation, sans que bien sûr elle dise son nom."
Face à la menace fasciste, coécrit avec Ugo Palheta, est désormais en librairie.⤵️
@EditionsTextuel
"Fascisme": nous n’emploierons jamais ce mot à la légère. Il y a encore quelques années, il ne paraissait désigner que des groupuscules identitaires, des nostalgiques de la croix gammée et autres bandes dangereuses mais ultraminoritaires.
Il y a d’abord l’évidence des actes: ratonnades contre des migrants; youtubeur d'extrême droite lançant des appels au meurtre; vitrines de librairies antifascistes brisées par des groupes identitaires; militants agressés…
Aujourd'hui même, encore.
Quand un magazine déverse son racisme abject sans relâche, numéro après numéro, suractif dans la fascisation des esprits. Pourtant, bien que condamné pour provocation à la haine, il peut se targuer d’interviewer des ministres et le Président de la République.
Quand un Président de la République adoube ce magazine comme un "très bon journal", il banalise l'extrême-droitisation, la rend familière et chasse sur son terrain. Les digues sautent, les condamnations pour incitation à la haine n'y changent rien. L'infâme devient acceptable.
Quand 77% des policiers en activité affirment voter pour le FN-RN.
Et quand ces hommes en armes encerclent la Maison de la Radio pour intimider des journalistes.
#menacefasciste
📷Pierre-Antoine Lefort, juin 2020
Le FN/RN – car en changeant de nom il ne fait pas illusion – est tout autant banalisé. Il dicte à présent l’agenda des thématiques et des débats. Son vocabulaire comme ses "idées" sont largement recyclés dans une débauche récupératrice qui pourrait n’avoir pas de fin.
Les signaux d'alarme sont graves: manifestations de policiers visant à intimider des journalistes, la justice, l'Assemblée; tribunes de militaires appelant à lutter contre les "hordes de banlieue"; policiers disant s'armer pour une "guerre raciale".
https://www.youtube.com/watch?v=HDrvPpxR_1g
Et voilà ce qu'on apprend: d'après Éric Zemmour, Emmanuel Macron lui aurait commandé une note sur l'immigration, après une longue discussion avec lui sur "'les racailles', la République, les banlieues et l'islam".🤮
Toutes les digues sautent. Quand un Onfray brandit: "Nous sommes dans un régime communautariste et racialiste anti-blanc, autrement dit un apartheid inversé" il reprend ce que JM Le Pen disait seul il y a 20 ans.
Tout en osant se réclamer du Front populaire.
Le monde à l'envers…